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IV


Le lendemain, dès l’aube, vers les quatre heures, un coup de poing culbuta dans la chambre le battant de la porte. Réveillés en sursaut, Jacques et Louise virent, effarés, devant eux, l’oncle Antoine debout, dans une latrinière exhalaison de purin tiède.

— Mon neveu, fit-il, la bouteille passe !

— Quelle bouteille ?

— Eh pardi, celle de la bête ! Que je vous dise. Norine a couru vers le village chercher le berger ; moi, je peux pas être partout à la fois et j’ai crainte que la Lizarde, elle ne vêle, avant qu’ils aient monté la côte.

— Mais, dit Jacques en enfilant sa culotte, je ne suis pas sage-femme et j’ignore l’art de traiter la gésine des vaches ; aussi je ne vois pas bien à quoi je pourrai vous être utile.

— Si da ; tant que ta femme allumera le feu et chauffera le vin pour la Lizarde, toi, tu pourras