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de lui, derrière l’église ; la chambre était, elle aussi, trépassée et puait la tombe. Il lui semblait violer une sépulture, la sépulture d’un âge révolu, d’un milieu défunt ; il referma les volets et les portes, regagna l’escalier, monta au premier étage jusqu’à sa chambre, tourna et commença de visiter l’aile droite.

Son étonnement s’accrut ; c’était une véritable folie de portes ; cinq ou six ouvraient sur un long corridor ; il poussait une porte et trois autres se présentaient aussitôt, fermées dans une pièce noire ; et toutes donnaient sur des lieux de débarras, dans des niches obscures qui se reliaient entre elles par d’autres portes et aboutissaient généralement à une grande salle éclairée, sur le parc, une salle en loques, pleine de débris et de miettes.

Quel abandon ! se disait-il. Il ressortit et visita l’autre aile ; sans espoir du reste, il pénétra par de nouvelles portes dans d’autres chambres, s’égara dans ce labyrinthe, revenant à son point de départ, pivotant sur lui-même, perdant la tête dans cet inextricable fouillis de cabinets et de pièces.

Il faisait, à lui seul, un dur vacarme ; ses pas sonnaient dans le vide ainsi que des bottes de bataillons en marche ; les gonds oxydés grinçaient à chaque secousse et les fenêtres ébranlées criaient.

Il finissait par s’exaspérer dans tout ce bruit