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— Si, — écoute !

Le chat avait quitté le jupon, et il s’efforçait maintenant d’escalader la chaise pour de là gagner le lit. On entendait son souffle précipité et le bruit de ses ongles éraillant le bois. Puis, tout se taisait, et, tenacement, après un instant de repos, il continuait sa route, se hissant à la force des pattes, retombant, recommençant à grimper, avec des râles qu’entrecoupaient des gémissements.

Il atteignit le lit, vacilla, s’affermit, rampa entre Jacques et Louise.

Ni l’un ni l’autre n’osaient plus remuer, car le moindre mouvement provoquait de déchirantes plaintes.

Il vint les sentir, tenta encore de tourner son rouet, pour leur témoigner qu’il était content d’être auprès d’eux, puis, frappé d’une secousse, il se dressa, passa par-dessus Louise, voulut descendre du lit, culbuta, roula, avec le cri d’une bête qu’on égorge, sur le plancher.

— C’est fini, cette fois, dit Jacques ; ils eurent un soupir de soulagement. À la lueur d’une allumette, Louise vit la bête tordue, écorchant l’air de ses griffes, vomissant de l’écume et des gaz.

Tout à coup, elle tira, terrifiée, son mari par la main.

— Ah ! vois, les douleurs fulgurantes !