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ses oreilles aplaties rasaient le crâne, ses flancs haletaient ainsi que des soufflets de forge.

Tout à coup, des hoquets furieux l’étranglèrent ; on eût dit qu’il voulait vomir ses entrailles par la bouche qui s’ouvrait démesurément et laissait pendre la langue dont la lime mouillée râpait le sol. Il suffoqua, les yeux hors du crâne, puis parvint à reprendre haleine, poussa un hurlement désespéré et des flots d’eau mousseuse jaillirent de la gueule.

À bout de forces, il s’affala, le nez dans sa bave, et ne remua plus.

Toute tremblante, Louise sauta du lit et voulut le prendre ; mais des ondes coururent précipitamment sur la pointe des poils dès qu’elle tenta seulement de le toucher.

Le chat reprit enfin connaissance, hésita, regardant à droite, à gauche, essaya de se soulever sur ses pattes, finit par se mettre debout, trembla de tous ses membres, se traîna dans la pièce et se tapit dans les angles ; mais il ne pouvait rester en place, fuyait ainsi que devant le péril, fixait un point du mur, d’un œil douloureux et ahuri, puis reculait et trébuchait, en miaulant de peur.

— Mimi, mon petit Mimi ! — Louise l’appelait doucement. Il la reconnut et alors il gémit comme