parlé des gens qui, lorsqu’ils ne sont pas riches, gaspillent la nourriture en la donnant au chat.
Et elle avait voulu reprendre la bête.
— Il est bon à neyer dans une mare ! criait-elle et il avait fallu que Louise s’interposât entre elle et le chat dont la patte soudain élargie manœuvrait tout un jeu de griffes. Bref, elle était devenue insolente et féroce, et cela, en présence de la femme enceinte de Savin, qui, venue avec sa fille pour apporter les provisions, avait d’abord adjuré Louise d’être la marraine de l’enfant à naître, puis s’était réunie à la tante Norine pour l’insulter, aussitôt qu’elle avait appris que la dame à carotter n’était pas riche.
— Non, je ne supporterai pas d’être ainsi humiliée par des paysans, dit Louise. Je veux partir.
Jacques dut la raisonner ; elle finit par se calmer, mais déclara, d’un ton ferme, qu’aussitôt l’argent arrivé, elle prendrait le train.
— Soit, dit Jacques, j’en ai assez, moi aussi, de l’hospitalité du château de Lourps, et puis, partir un jour plus tôt, un jour plus tard, ça m’est égal.
— C’est ce pauvre minet qui m’inquiète, reprit Louise, en caressant le chat qui la regardait, d’un air suppliant, en tendant ses pauvres pattes. J’ai peur qu’ils ne l’assomment, dès que nous aurons le dos tourné. Laisse-moi l’emmener, dis ?