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semblaient s’écarter pour le mieux glacer autour de lui.

L’unique pièce de cette hutte l’amusait, du reste, avec ses vieux chaudrons de cuivre, ses antiques landiers sur lesquels se tordaient les rouges serpents des bourrées sèches, ses deux alcôves garnies chacune d’une couchette, séparées par un gigantesque buffet de noyer ciré, son coucou à fleurs, ses assiettes barbouillées de rose et de vert, ses larges poêles de fonte noire, à queues munies d’une boucle, longues d’une aune.

Tous ces pauvres ustensiles s’étaient accordés avec le temps qui avait adouci la crudité des tons et marié le brun chaud du noyer plein, au noir velouté de suie des coquemars et au jaune froid et clair des bassines ; Jacques se complut à examiner ce mobilier, à scruter les surprenantes gravures accrochées au-dessus de la hotte de la cheminée, dans des baguettes plates, peintes en brique.

Deux surtout, une petite et une grande, le déridaient. La petite représentait un épisode de la « Prise des Tuileries, le 29 juillet 1830 » et elle contenait cette touchante histoire imprimée dans la marge, en bas :

Un élève de l’École polytechnique se présentait à l’officier qui défendait l’entrée des Tuileries et le sommait de lui livrer passage ; celui-ci