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qu’il évoquait d’une soirée maudite. La malchance s’en mêlait ; la tenue débraillée de Sophie, qui l’avait répugné, lors de sa première visite, était la seule qui eût pu l’adoucir aujourd’hui.

De même que, pour la première fois, ses cheveux emmêlés sur le front l’avait induit à être brutal, de même aussi sa chevelure soigneusement peignée l’incitait à être cruel.

D’un ton dur, il lui demanda si elle était décidée à signer le reçu.

— Mon Dieu ! Monsieur, dit la grosse dame qui intervint, permettez-moi de faire appel à votre bon cœur, comme vous voyez, la pauvre enfant est toute ébaubie de ce qui lui arrive... elle ne sait pas..., moi, je l’ai assurée que vous ne la laisseriez pas, comme ça, dans la peine. Sophie, que je lui ai dit, Monsieur Ponsart est une homme qui a reçu de l’éducation ; avec ces gens-là qui ont de la justice, tu n’as rien à craindre. Hein ? dis, c’est-il vrai que je t’ai dit cela ?

— Pardon, Madame, fit le notaire, mais je serais heureux de savoir à qui j’ai l’honneur de parler.

La grosse dame se leva et s’inclina.

— Je suis madame Champagne, c’est moi qui tiens la maison de papeterie au numéro 4, M. Champagne, mon mari...

Maître Le Ponsart lui coupa la parole d’un geste et du ton le plus sec :