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faits. Fatigué par cet inextricable verbiage, M. Ballot voulut poser les questions, une à une et il supplia Mme Champagne de se taire et de laisser d’abord s’expliquer la personne directement en cause.

— Et vous désirez maintenant... fit-il après qu’il fut au courant de la situation.

— Mais, nous désirons qu’il lui soit rendu justice, s’écria la papetière qui jugea le moment venu de prendre la parole. La pauvre enfant est enceinte de ce garçon ; lui, il est mort, il ne peut plus rien pour elle, ça c’est clair, mais la famille lui doit, je pense bien, une petite rente, quand ça ne serait que pour payer les mois de nourrice et élever le gosse ! comme c’est des pouacres et des sans-cœur qui lui ont dit qu’ils la mettraient comme ça sur le pavé, demain, je viens savoir ce qu’il y aurait à faire.

— Rien, ma chère Dame.

— Comment, rien ! s’exclama la papetière au comble de la stupeur. — Mais alors, le pauvre monde, il ne serait donc plus protégé ! il y aurait donc des gens qui pourraient mettre les autres sur la paille, quand ça leur dirait !

M. Ballot haussa les épaules. — Le logement était au nom du défunt, les meubles aussi, n’est-ce pas ? bon ; — d’autre part, M. Jules a des héritiers, eh bien, ces héritiers ont le droit d’agir,