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C’était une cousine à lui qu’il avait autrefois aperçue, dans son enfance ; jamais, depuis vingt ans, il n’avait songé à elle et la mort de cette femme lui porta cependant un grand coup ; elle était sa dernière parente et il se crut encore plus esseulé depuis qu’elle était décédée, dans le fond d’une province. Il envia sa vie calme et muette et il regretta la foi qu’il avait perdue. « Quelle occupation que la prière, quel passe-temps que la confession, quels débouchés que les pratiques d’un culte ! Le soir, on va à l’église, on s’abîme dans la contemplation, et les misères de la vie sont de peu ; puis les dimanches s’égouttent dans la longueur des offices, dans l’alanguissement des cantiques et des vêpres, car le spleen n’a pas de prise sur les âmes pieuses.

Oui, mais pourquoi la religion consolatrice n’est-elle faite que pour les pauvres d’esprit ? Pourquoi l’Église a-t-elle voulu ériger en dogmes les croyances les plus absurdes ? Il est vrai que si l’on avait la foi... oui, mais je ne l’ai plus ; enfin, l’intolérance du clergé le révoltait. Et pourtant, reprenait-il, la religion pourrait seule panser la plaie qui me tire. C’est égal, on a tort de démontrer aux fidèles l’inanité de leurs adorations, car ceux-là sont heureux qui acceptent comme une épreuve passagère toutes les traverses, toutes les afflictions de la vie présente. — Ah ! La tante Ursule a dû