au premier médecin venu, il avait eu recours aux charlatans, sans tenir compte des inscriptions qui rayaient leurs affiches dans les rambuteaux, des inscriptions véridiques comme celle-ci : « remède dépuratif... » oui, pour la bourse ; — menaçantes comme celle-là : « on perd ses cheveux » ; — philosophiques et résignées comme cette autre : « vaut encore mieux coucher avec sa femme » ; — et, partout, l’adjectif gratuit accolé au mot traitement était biffé, creusé, ravagé à coups de couteaux, par des gens qu’on sentait avoir accompli cette besogne avec conviction et avec rage.
Maintenant les amours étaient bien finies, les élans bien réprimés ; aux halètements, aux fièvres, avaient succédé une continence, une paix profondes ; mais aussi quel abominable vide s’était creusé dans son existence depuis le moment où les questions sensuelles n’y avaient plus tenu de place !
« Tout cela ce n’est pas risible », pensait M. Folantin, en hochant la tête et il ajoura son feu. « On gèle ici, murmura-t-il, c’est dommage que le bois soit si cher, quelles belles flambées, on ferait ! » Et cette réflexion l’amena à songer au bois qu’on leur distribuait à gogo, au ministère, puis à administration elle-même et enfin à son bureau.
Là encore, ses illusions avaient été de courte durée. Après avoir cru qu’on arrivait à des positions supérieures par la bonne conduite et le tra-