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L’OUVERTURE DE TANNHÆUSER

les baisers épuisants et rapides des violons, les éblouissantes et douloureuses caresses des cordes énervées et tendues, au chœur auguste et calme qui s’épand, à la mélodie médiatrice, au cantique de l’âme maintenant agenouillée, célèbrant sa définitive submersion, son inébranlable stabilité dans le sein d’un Dieu.

Et tremblant et ravi, l’on sort de la vulgaire salle où le miracle de cette essentielle musique s’est accompli, emportant avec soi l’indélébile souvenir de cette ouverture de Tannhæuser, de ce prodigieux et initial résumé de la babélique grandeur de ses trois actes.