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de cette tête s’effaça, que l’obsession de cette eau immobile cessa enfin.

Il y eut dans ce cauchemar une courte trêve. — Soudain, un soleil, au noyau d’encre, émergea de l’ombre, éclatant ainsi qu’un crachat de décoration, avec des rais d’or, inégaux et mesurés. En même temps, des pétales de fleurs tombèrent d’un espace inconnu, des caïeux où louchaient d’imperceptibles prunelles bondirent comme des billes et un van de marchand de café resta suspendu dans l’air que rama de son bras nu un jongleur surhumain avec des yeux effroyables, agrandis et travaillés par la chirurgie, des yeux ronds avec une pupille emmanchée ainsi qu’un moyeu, au milieu d’une roue.

Il y avait dans cet homme qui escamotait des planètes, des ustensiles d’épicerie et des fleurs, une cruelle allure de dur Gaulois, une mine impérieuse de sanguinaire barde ; — et l’horreur de son œil dilaté comme par un anneau de fer vous fascinait et vous glaçait le poil.

Enfin une accalmie eut lieu ; l’esprit, emporté dans ces hallucinations, tenta de s’accrocher et de s’amarrer à une rive ; — mais le spectacle parcouru défila encore rappelant un ancien et analogue spectacle presque oublié depuis des ans. Ce fut à la place de la fleur des marais, une autre fleur humaine naguère vue dans une exposition qui revint