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de mouches qui manœuvrent et fientent, cavalcadant entre les semelles de cette mâchoire.

L’étonnement du garçon que des curieux consultent sur la provenance et sur la raison d’être de ce café est extrême. Croyant qu’on se moque de lui, il garde le silence d’abord, puis se rendant compte de l’innocence des gens qui-l’interrogent, il répond, apitoyé et méprisant : oh ! il y en a un bien plus beau à Bar-le-Duc !

Et, satisfait de cette réponse, l’on embrasse d’un dernier coup d’œil, en achevant de vider son verre, la laideur de toutes ces livrées d’oiseaux, n’éprouvant aucun désir d’aller visiter Bar-le-Duc, songeant simplement devant ces tables de vieux rentiers, figés le nez sur leurs cartes, immobiles et comme conservés dans ce milieu funèbre, à un Versailles de pacotille, à une Égypte de camelote, à une nécropole de volailles et d’hommes.