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FÉLICIEN ROPS

spirituel, le seul qui fût possible, car un exutoire corporel est, comme je l’ai déjà rapporté, le destructeur le plus certain de l’art.

C’est donc à cet état spécial de l’âme que l’on peut attribuer les hennissements charnels, écrits ou peints, des vrais artistes.

Manié par des subalternes ou par des parasites épris de la gaudriole, cet éréthisme sec, si l’on peut dire, a produit des œuvres abjectes et bêtes. Dirigé, réglé, par des maîtres, il a fondé ces grandes œuvres lubriques qui dorment dans « l’enfer » des Bibliothèques, en des cases occultes et des cartons cachés.

Je désire parler de celles-là, seulement. D’aucunes, parmi les plus célèbres, les musées secrets de l’antiquité, les œuvres libres de Jules Romain, de Marc-Antoine, de Carrache, par exemple, sont, il faut bien l’avouer, des plus médiocres ; et, en admettant qu’au xvie siècle le peintre hollandais Torrentius eût du génie, comment le vérifier puisque tous ses tableaux furent brûlés en place de Grève, alors que lui-même, après avoir subi la torture, était exilé comme adamite ?

D’autre part, les estampes de Rembrandt sont