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DEGAS

poses que cet iconoclaste assigne à l’être que d’inanes galanteries encensent. Il y a, dans ces pastels, du moignon d’estropié, de la gorge de sabouleuse, du dandillement de cul-de-jatte, toute une série d’attitudes inhérentes à la femme même jeune et jolie, adorable couchée ou debout, grenouillarde et simiesque, alors qu’elle doit comme celle-ci, se baisser, afin de masquer ses déchets par ces pansages.

Mais en sus de cet accent particulier de mépris et de haine, ce qu’il faut voir, dans ces œuvres, c’est l’inoubliable véracité de ces types enlevés avec un dessin ample et foncier, avec une fougue lucide et maîtrisée, ainsi qu’avec une fièvre froide ; ce qu’il faut voir c’est la couleur ardente et sourde, le ton mystérieux et opulent de ces scènes ; c’est la suprême beauté des chairs bleuies ou rosées par l’eau, éclairées par des fenêtres closes vêtues de mousselines, dans des chambres sombres où apparaissent, en un jour voilé de cour, des murs tapissés de cretonnes de Jouy, des lavabos et des cuvettes, des flacons et des peignes, des brosses à couvertes de buis, des bouillottes de cuivre rose !

Ce n’est plus la chair plane et glissante, tou-