c’était un rustre sans éducation vraie, un ouvrier faussé par des tirades de cabaret d’art, un pacant gâté par des fréquentations d’autres peintres nés à Paris et exclusivement éduqués par des chansons de café-concert et des propos de table d’hôte.
Ce concept du paysan, rhéteur d’allures et de mines, martyr impitoyable d’une société ingrate et d’un sol inclément, une fois admis, arrivons à l’exposition même de ses pastels et de ses huiles.
Ses tableaux si véhémentement célébrés depuis sa mort sont, il faut bien l’avouer, rêches et teigneux, anciens et sourds. Prenez «l’homme à la houe, » ou « l’angelus, » ou « les glaneuses. » Qu’y trouve-t-on ? dans un paysage sans clarté, sans air, des figures monotones et rousses, assaisonnées à la boue de sabot, sous un ciel dur. Ces œuvres à l’huile sentent la tâche, la pratique en sueur de ses gros bras. Aucun parmi les vieux maîtres du paysage — car il peint suivant leur rituel — qui n’ait brossé plus franchement une toile ; aucun dont les tableaux ne soient ainsi devenus, après quelques années, cartonneux et aigres. En tant que