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FÉLICIEN ROPS

hommes, femmes, tournoient, s’accouplent ; chacun plonge dans les vases illicites, tâche de joindre, pour pratiquer l’inceste, sa fille ou sa mère, s’efforce de les rendre grosses, afin de pouvoir égorger et manger, dans un prochain sabbat, l’enfant né de ces hideuses œuvres !

Il y eut dans ces agissements d’ardentes joies maintenant perdues et des douleurs impossibles à notre temps. M. Rops l’a compris et dans certaines de ses planches, il a exprimé ces excès d’allégresse et de souffrance, d’une façon terrible.

L’une « Le Sacrifice » atteint à l’épouvante. Sur un autel, une femme nue est étendue, les jambes écartées ; au-dessus d’elle, un être ineffable dont le dos est fait par le squelette d’une tête de cheval, trouée de deux yeux vides, avec, au bout du museau descendu à la place des reins, deux longues dents, est surmonté d’une tête obscure qui se détache dans un ciel bouleversé, sur un croissant de lune. Les bras maigres forment des anses de chaque côté de ce corps terminé, sans croupe, par une sorte de thyrse, par une double vrille qui plonge dans le bas-ventre de la femme, la cloue sur la pierre tandis qu’elle clame, éperdue d’horreur et de joie !