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le quartier saint-séverin

la messe latine dont parfois elle intervertit simplement l’ordre. Et soudain dans le silence de l’église de Saint-Julien-le-Pauvre, les jeunes gens de la maîtrise qui se taisaient, recueillis, se prosternent, puis se tiennent à la queue-leu-leu, debout.

Le voile de la porte du milieu de l’iconostase s’ouvre et le prêtre s’avance et les communie. Ils retournent à leur place et le sacrifice se termine, après de nouveaux Kyrie Eleison, sur la bénédiction du prêtre.

Si nous essayons de résumer les différences existant entre cette messe et la nôtre, nous trouvons ceci : l’office grec déplace l’Offertoire et le substitue à notre Confession qu’il supprime ; il a, lui aussi, l’Introït, le Kyrie Eleison, — pas le Gloria in excelsis qu’il ne chante qu’à la fin de ses Laudes, — la Collecte, l’Épître, l’Évangile, le Credo, la Préface, le Memento des vivants et des morts qu’il réunit en un seul, le Pater, les prières de la Communion et de la Postcommunion ; les oraisons qu’il intercale entre ces parties sont pour la plupart des adjurations implorantes, des Kyrie, et comme elles reviennent sans trêve de même que les encensements, les visiteurs peu au courant de cette liturgie emportent, de l’église Saint-Julien-le-Pauvre, la vision d’un prêtre et d’un diacre à barbes noires, conversant avec de grands gestes sur une scène, passant à travers les portes d’un décor, tandis 75