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le quartier saint-séverin

bleu dur et cassant, également brodée d’or ; des enfants de chœur habillés d’un azur défraîchi circulent derrière les trois portes de l’iconostase dont les rideaux viennent d’être tirés, et, tout de suite, si l’on tient compte du Propre du Temps, l’on constate que les Grecs ignorent le symbolisme des couleurs, qu’ils usent indifféremment du blanc, du rose, du bleu, de n’importe quel ton, car ils ne décèlent pour eux aucun sens.

Et pourtant, elle est admirable au point de vue de l’expression symbolique, la liturgie de saint Jean Chrysostome ! Ses adjurations, ses prières sont, en quelque sorte, un développement poétique des nôtres. La messe grecque a, par suite de la part très spéciale que le diacre y prend, en rappelant au prêtre qu’il assiste la grandeur de chacun des actes qu’il se propose d’accomplir, en avertissant et en tenant, ainsi qu’un chien de garde, l’attention du troupeau des fidèles en haleine, un côté de familiarité et d’expansion et aussi une allure et une vivacité dramatiques que le rite romain ignore. Cette messe dialoguée est donc très belle, mais… il faudrait l’entendre dans un autre milieu ; elle exige évidemment une certaine pompe, et des comparses autres que ceux qui évoluent dans cette pauvre église ; il conviendrait aussi de l’entendre chantée et non glapie par des voix qui simulent un