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leur démolition entraînerait sans doute celle de logis qui les touchent et que l’on est tout étonné de découvrir, une fois sorti dans la ruelle sillonnant le derrière des Gobelins, un entre autres, un pavillon de chasse du dix-huitième siècle, avec des figures et des guirlandes sculptées de fleurs.

Ce pavillon, qui sert de loge de concierge à un corroyeur, n’est pas unique et, dans le quartier, si ravagé pourtant, il y a mieux. En enfilant cette ruelle des Gobelins où la Bièvre, engorgée sous un tunnel, se montre néanmoins encore un peu, au plein air, sauvée qu’elle fut grâce à un mégissier qui, gêné dans son industrie par les manies destructives des ingénieurs, finit par intenter un procès à la Ville et le gagna, l’on aboutit, après avoir franchi un petit pont, sous lequel bourdonne en moussant le stout de ses eaux, dans la rue des Gobelins.

C’est là, dans deux maisons qui furent certainement jadis réunies et qui portent les numéros 17 et 19, que se trouvent des reliques, bien inconnues, du passé.

On entre dans la cour du 19, au fond presque aussitôt barré par une masure, et, à gauche, l’on aperçoit l’entrée gothique d’une tour enveloppant un escalier qui part en pied d’éventail et se déroule en spirale dans la pénombre. C’est à peu près tout ce qui reste d’authentique d’une ancienne borde qui aurait