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le quartier saint-séverin

car il y a, en tout et pour tout, deux églises dont une, celle de Saint-Julien, travestie en un camp de jeunes Palikares, n’a aucun rapport avec ce quartier. Saint-Séverin reste donc seul pour assurer le salut de ses terribles ouailles.

Ajoutons que, pour protéger les enfants contre la carie de ces rues, il y a les frères des Écoles chrétiennes et les filles de Saint-Vincent-de-Paul de la rue Boutebrie. Si l’on veut y adjoindre les sœurs de Saint-Charles d’Angers, installées rue de Pontoise, — et encore celles-là dépendent-elles de la paroisse de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, — l’on aura le détail de la petite troupe chargée de combattre l’armée du Mal. C’est vraiment peu et il y aurait grand besoin du renfort de prières des ordres voués à la pénitence, des Carmélites et des Clarisses !

Le remède est là et non dans cette destruction du quartier qu’on nous annonce. D’ailleurs tout le monde sait fort bien qu’on n’amende pas par des déplacements l’âme des scélérats et que la salubrité d’une ville n’est pas mieux assurée parce qu’on agrandit les rues aux dépens des maisons et qu’on substitue aux vieilles puanteurs des allées et des cours la moderne infection des fumées et des eaux vomies par les usines. Mais, en laissant de côté ces prétextes et en admettant même qu’ils ne cèlent point le désir inavoué de plantureux