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le quartier saint-séverin

par des chapelles ; après les assassinats de la Commune, Elle a planté, en plein pays de l’émeute, le Sacré-Cœur. Il est à remarquer aussi que le sanctuaire le plus puissant de Paris, Notre-Dame-des-Victoires, est situé à deux pas de la Bourse ; c’est la forteresse du Bien opposée à la forteresse du Mal.

Il y a là une action lente et que l’on ne voit pas, une lutte qui s’engage entre des forces contraires et dont l’issue ne nous apparaît point, parce que ces conflits se poursuivent souvent pendant des siècles. Les générations qui se succèdent nécessitent, par de nouvelles offenses, de nouvelles prières ; toujours l’équilibre restauré se rompt et il faut que, pour nous éviter bien des maux, l’Église le rétablisse.

Or, autrefois, le quartier Saint-Séverin était, en quelque sorte, bloqué par des chapelles. Outre sa petite basilique et celle de Saint-Julien, et en dehors même des oratoires des collèges groupés dans la rue du Fouarre, il y avait la chapelle Saint-Blaise et de Saint-Louis, — au bout de la rue de la Harpe, celle de Saint-Côme, — celle de Saint-Yves près de la rue du Plâtre, — à la place Maubert le couvent des Carmes, les Mathurins rue Saint-Jacques et, à la limite de la paroisse, les Bernardins. Notons encore, pour le défendre du côté du quai, les Miramiones ; la bataille était donc possible, mais aujourd’hui elle ne l’est plus,