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le quartier saint-séverin

de Saint-Merry, ancien chanoine régulier de Sainte-Geneviève, avec mission de réformer la paroisse.

Mais l’abbé Siret et ceux qui lui succédèrent n’obtinrent que de faibles avantages ; il fallut l’arrivée de M. Hanicle dans la paroisse pour balayer à jamais les « appelants ». Celui-là était un fort saint homme, et qui plus est, un vrai mystique. Certain de l’efficacité de la prière, il n’attaqua pas l’hérésie par les moyens naturels ; il laissa les jansénistes tranquilles, mais il les cerna dans un filet de suppliques à la Vierge et il les prit. Pour cela, il fit revivre la dévotion interrompue depuis le Moyen Âge, et mal ranimée par les curés qui le précédèrent, de l’Immaculée Conception ; il fonda l’archiconfrérie de Notre-Dame-de-Sainte-Espérance, telle qu’elle existe encore aujourd’hui ; il entassa neuvaines sur neuvaines, dirigea sur ce but toutes les âmes pieuses de sa paroisse ; et les résultats acquis en très peu de temps furent si extraordinaires que l’on considéra son œuvre comme un miracle.

L’écrivain qui rédigeait les Annales chrétiennes se convertit ; les frères de Saint-Antoine s’en allèrent d’eux-mêmes et furent suppléés par les frères des Écoles ; la lutte contre les sœurs de Sainte-Marthe, que régissait la sœur Rosalie, une femme aussi ingénieuse que têtue, fut plus âpre. Le curé doubla ses prières, s’imposa de nouvelles mortifications et de nouveaux