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le quartier saint-séverin

Pour en revenir aux ossuaires de Saint-Séverin, ils possédaient les pierres tombales les plus curieuses ; elles ont disparu ; l’une pourtant, datée du seizième siècle, a été transférée dans l’église, en 1842, et posée au-dessus de la porte de l’ancien trésor, à gauche de la sacristie. L’épitaphe est surmontée d’un bas-relief naïf et charmant qui représente Nicolas de Bonfon, de son vivant marchand et bourgeois de Paris, et Robine de Cuyndel, sa femme, à genoux avec leurs dix enfants devant la croix sur laquelle Jésus, assisté de la Vierge et de saint Jean, se meurt.

À noter aussi, en fait d’épitaphes, une du siècle suivant, gravée sur une plaque de marbre blanc et scellée au-dessus du bénitier de la porte d’entrée de Saint-Martin ; celle-là, vraiment solennelle et bizarre, nous apprend que feu Bertrand Ogeron « jeta les fondements d’une société civile et religieuse au milieu des flibustiers et des boucaniers des îles de la Tortue et de Saint-Domingue et prépara ainsi, par les voies mystérieuses de la Providence, les destinées de la République d’Haïti ».

L’église Saint-Séverin, si effacée maintenant, fut une église importante au Moyen Âge ; sa juridiction s’étendait alors sur les territoires qui formèrent plus tard les paroisses de Saint-André, de Saint-Côme, de Saint-Étienne-du-Mont, de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, de