Page:Huyghens - Traité de la lumière, Gauthier-Villars, 1920.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
TRAITÉ DE LA LUMIÈRE.

9. Or si l’on couvre la surface A B (Fig. 21), en y laissant seulement une petite ouverture au point K, pris dans la droite C G, et qu’on l’expose au soleil, en sorte que ses rayons donnent dessus perpendiculairement, le rayon I K se divisera au point K en deux, dont l’un continuera d’aller droit par K L, et l’autre s’écartera par la droite K M qui est dans le plan C G H F, et qui fait avec K L un angle d’environ 6 degrés 40 minutes, tendant du côté de l’angle solide C ; et en sortant de l’autre côté du cristal, il se remettra en M Z parallèle à I K. Et comme par cette réfraction extraordinaire le point M est vu par le rayon rompu M K I, que je suppose aller à l’œil I, il faut que le point L, par cette même réfraction, soit vu par le rayon rompu L R I, en sorte que L R soit comme parallèle à M K, si la distance de l’œil K I est supposée fort grande. Le point L paraît donc comme étant dans la droite I R S, mais le même point par la réfraction ordinaire paraît aussi dans la droite I K ; donc il est nécessairement jugé double. Et de même si L est un petit trou, dans une feuille de papier ou d’autre matière qu’on aura appliquée contre le cristal, il paraîtra, en le tournant contre le jour, comme s’il y avait deux trous, qui seront d’autant plus distants l’un de l’autre que le cristal aura plus d’épaisseur.

10. Derechef, si l’on tourne le cristal en sorte qu’un rayon incident du soleil, N O, que je suppose être dans le plan continué de G C F H, fasse sur C G un angle de 73 degrés et 20 minutes et qu’il soit par conséquent presque parallèle au côté C F, qui fait