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LES MAÎTRES DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE.


de l’angle N A F, quelle que soit l’inclinaison du rayon D A, et que cette raison est la même que celle de la vitesse des ondes dans le diaphane qui est vers A E, à leur vitesse dans le diaphane vers A F. Car considérant A B comme rayon d’un cercle, le sinus de l’angle B A C est B C, et le sinus de l’angle A B N est A N. Mais l’angle B A C est égal à D A E, puisque chacun d’eux, ajouté à C A E, fait un angle droit. Et l’angle A B N est égal à N A F, puisque chacun d’eux avec B A N fait un angle droit. Donc le sinus de l’angle D A E est aussi au sinus de N A F comme B C à A N. Mais la raison de B C à A N était la même que celle des vitesses de la lumière dans la matière qui est vers A E et dans celle qui est vers A F : donc aussi le sinus de l’angle D A E au sinus de l’angle N A F sera comme lesdites vitesses de la lumière.

Pour voir ensuite quelle doit être la réfraction, lorsque les ondes de lumière passent dans un corps, où le mouvement s’étend plus vite que dans celui d’où ils sortent (posons derechef selon la raison de 3 à 2), il ne faut que répéter toute la même construction et démonstration que nous venons de mettre, en substituant seulement partout 3/2 au lieu de 2/3. Et l’on trouvera par le même raisonnement, dans cette autre figure (Fig. 14), que lorsque l’endroit C de l’onde A C sera parvenu jusqu’à la surface A B en B, toute la partie d’onde A C sera avancée en B N, en sorte que B C perpendiculaire sur A C soit à A N perpendiculaire sur B N comme 2 à 3. Et que cette même raison de 2 à 3 sera enfin entre le sinus de l’angle E A D, et le sinus de l’angle F A N.