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LES MAÎTRES DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE.

l’endroit T arrive en Q, ce qui se déduit facilement de la construction, il sera évident ensuite, que l’onde particulière, engendrée du point D, touchera l’arc R X, au moment que l’endroit Q sera venu en R, et qu’ainsi cet arc terminera en même instant le mouvement qui vient de l’onde T G, d’où se conclut le reste.

Ayant montré l’invention de ces lignes courbes qui servent au parfait concours des rayons, il reste à expliquer une chose notable touchant la réfraction inordonnée des surfaces sphériques, planes, et autres, laquelle, étant ignorée, pourrait causer quelque doute touchant ce que nous avons dit plusieurs fois, que les rayons de lumière sont des lignes droites, qui coupent les ondes, qui s’en répandent, à angles droits. Car les rayons qui tombent parallèles, par exemple, sur une surface sphérique A F E, s’entrecoupant, après leur réfraction, en des points différents, comme représente cette figure (Fig. 71), quelles pourront être les ondes de lumière dans ce diaphane, qui soient coupées à angles droits par les rayons convergents ? car elles ne sauraient être sphériques ; et que deviendront ces ondes après que lesdits rayons commencent à s’entrecouper ? L’on verra, dans la solution de cette difficulté, qu’il se passe en ceci quelque chose de fort remarquable, et que les ondes ne laissent pas de subsister toujours, quoiqu’elles ne passent pas entières, comme à travers les verres composés, dont nous venons de voir la construction.

Selon ce qui a été montré ci-dessus, la droite A D, qui du sommet de la sphère est menée per-