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transformation des formes organiques.

fluences modificatrices individuelles : les conditions extérieures, les effets de l’usage ou du défaut d’exercice des organes, et les corrélations de croissance. Il leur attribue une importance inégale : ainsi, les conditions extérieures, le climat, l’habitat, le milieu vital, qui forment la base de ce que M. Bertillon a si justement désigné sous le nom de mésologie, n’ont pas pour lui toute la valeur directe qu’elles avaient aux yeux de Lamarck et de Geoffroy Saint-Hilaire. Mademoiselle Royer, dont nous aimons à citer les judicieuses notes ajoutées à sa traduction, a fait remarquer qu’en définitive la reproduction sélective ne pouvait accumuler dans une espèce que les variations accidentelles et utiles ; car lorsqu’elles sont nuisibles elles conduisent nécessairement à l’extinction de l’espèce ; mais le champ de leur action, ainsi restreint de moitié pour notre appréciation, n’en reste pas moins énorme.

Or, si l’on se rappelle toutes les phases par lesquelles a passé notre planète, on se rend compte à la fois de la nature des influences subies par les êtres vivants et de leur distribution géographique actuelle. Les périodes géologiques les plus analogues offrent, dans un même degré de similitude, les faunes et les flores les plus analogues. Selon Unger, si la végétation européenne de la période houillère offre les ressemblances les plus saisissantes avec celle des zones chaudes, c’est que les conditions du climat et du sol