Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
SÉRIE ANIMALE.

les eaux douces et salées, tous ces nouveaux types tendent à se localiser. »

Sir Ch. Lyell, dans son savant ouvrage sur l’Ancienneté de l’homme, a cité des fragments de Sedgwick, de Hugh Miller, d’Agassiz, d’Owen, de Bronn et de Ad. Brongniart, qui appuient avec toute l’autorité de leurs noms la même doctrine, et il fait remarquer que « ce sont précisément les écrivains qui sont les plus fermes soutiens de la transmutation des espèces (Ch. Darwin et J. Hooker), qui sont au nombre des plus prudents, on pourrait dire des plus timides, quand il s’agit d’adopter la doctrine de la progression, tandis que, d’autre part, les plus zélés champions de la progression font le plus souvent une opposition très-violente à la transmutation. » L’illustre géologue donne au surplus lui-même une preuve de sa réserve, quand il dit « que nul ne peut croire à la transmutation, qui n’est profondément convaincu que tout ce que nous savons en paléontologie n’est rien en comparaison de ce que nous avons à apprendre[1]. »

Ces lignes marquent à la fois et la faiblesse et l’espoir de la théorie de la transformation, en tant qu’elle ne s’appuie pas exclusivement sur l’embryogénie. Mais chaque jour vient augmenter le nombre des espèces intermédiaires entre celles que séparent de trop profondes différences anatomiques, en sorte que l’explication

  1. Lyell, Ancienneté de l’homme. Paris, 1864, p. 429-450.