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SÉRIE ANIMALE.

quées, ni surtout à celle de leur transformation graduelle et progressive ; toutefois, la seconde implique l’existence réelle de la première, et la troisième, des deux autres. Si, en effet, les espèces se transforment et progressent, il faut d’abord avoir pu constater qu’il existe une échelle de progression, puis un progrès dans la succession. En sorte que les trois notions offrent l’un des caractères les plus sûrs des vérités scientifiques, à savoir : la subordination de la troisième aux deux premières, de la seconde à la première, et l’indépendance de chacune d’elles par rapport à celle qui lui est consécutive.

Reprenons maintenant l’exposé de la théorie de la progression vitale dans le temps, ou plutôt montrons par quelques citations à combien de points de vue particuliers et par quelles hautes autorités scientifiques elle a été soutenue. Il y a d’abord une nécessité capitale, l’alimentation : « Les plantes seules, dit M. d’Archiac, ont la propriété de produire de la matière organisée, les animaux ne peuvent se nourrir que de cette substance ; les premières ont donc pu vivre et s’organiser dans de l’eau contenant de l’acide carbonique, tandis que les animaux n’ont pu exister sans le secours des végétaux qui ont dû les précéder… Les êtres destinés à servir de nourriture à d’autres ont dû nécessairement devancer ceux-ci. Quelle que soit la cause qui a dû présider à leur apparition, il est peu probable qu’ils aient été créés à l’état adulte ;