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introduction.

qui, seule, rend d’une manière à la fois simple et logique les rapports complexes de A avec B et avec A’. C’est ce que l’auteur de la Philosophie zoologique a verbalement exprimé, quand il a dit : « Je ne veux pas dire que les animaux qui existent forment une série très-simple et partout également nuancée, mais je dis qu’ils forment une série rameuse, irrégulièrement graduée et qui n’a point de discontinuité dans ses parties, ou qui, du moins, n’en a pas toujours eu, s’il est vrai que, par suite de quelques espèces perdues, il s’en trouve quelque part. Il en résulte que les espèces qui terminent chaque rameau de la série générale, tiennent, au moins d’un côté, à d’autres espèces voisines qui se nuancent avec elles[1]. »

Nous verrons plus loin qu’une juste idée de la forme sériaire des êtres est l’indispensable préliminaire de toute vue d’ensemble sur leurs rapports ; car les développements progressifs ne s’effectuent pas nécessairement ni directement d’une classe à l’autre, mais dans la même classe et dans les mêmes genres.

Faisons toutefois remarquer, avec M. Broca[2], que l’idée de la série animale dans les êtres contemporains n’est absolument liée ni à celle de leur apparition successive sous des formes de plus en plus compli-

  1. Lamarck, Philosophie zoolog. Paris, 1809, t. i, p. 59.
  2. Broca, Bulletins de la Société d’anthropologie, 1865, p. 16.