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introduction.

donne une explication quelconque du monde vivant.

D’ailleurs les objections sont loin d’être absolues ; il suffit, pour s’en convaincre, de noter les réserves de J. Mueller et de Longet. « Pendant les premiers temps de leur formation, dit le premier, les embryons des vertébrés offrent dans toute leur pureté les traits les plus généraux et les plus simples du type d’un animal vertébré, et c’est là ce qui fait qu’ils se ressemblent à tel point, que l’on a souvent de la peine à les distinguer les uns des autres. Le poisson, le reptile, l’oiseau, le mammifère et l’homme sont d’abord l’expression la plus simple du type commun à tous, mais ils s’en éloignent peu à peu à mesure qu’ils se développent…[1] »

« Assurément, dit M. Longet, les premiers linéaments embryonnaires, les dispositions organiques des systèmes nerveux, vasculaires, digestifs, sont fort analogues, sinon semblables, chez tous les embryons de poissons, de reptiles, d’oiseaux, de mammifères, et de l’homme lui-même… De même que les œufs de tous les animaux se ressemblent à l’origine du développement de tout animal, de même les embryons de tous les vertébrés se ressemblent plus tard par le fait de l’existence commune de la ligne primitive et de certaines dispositions générales des divers systèmes organiques, telles que celles des arcs aortiques pour le système vasculaire… Il n’y a donc pas de ressem-

  1. Mueller, Manuel de physiologie, traduit de l’allemand par Jourdan. 2e édition. Paris, 1851, t. II, p. 724.