Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
SÉRIE ANIMALE.

les deux classes du règne végétal coexistent dans leurs genres et dans leurs espèces, celles-ci isolées, et représentant plutôt les rayons d’une circonférence que les anneaux d’une chaîne, et même que les branches et les rameaux d’un arbre.

Il faut avouer qu’une telle manière de voir, si l’on se borne aux faits d’observation dans le monde vivant, a pour elle une sorte de justification ; car examinant l’ensemble des êtres à l’état adulte, on ne saisit pas bien comment un poisson serait inférieur à un reptile ; comment un reptile, à un oiseau ; comment un oiseau, à un mammifère. Moins encore on se rend compte du passage des invertébrés aux vertébrés, et les innombrables lacunes dans l’apparence des formes, leurs inégalités organiques semblent protester contre toute gradation régulière. Aussi l’idée d’une série organique ne peut-elle recevoir sa démonstration que si, à l’étude des formes actuelles et individuelles, on joint celle des espèces éteintes et celle du développement, abstraction faite des individus.

Le développement peut s’étudier sous deux aspects principaux : sous celui du développement des tissus élémentaires, et sous celui du développement des organes. Or, à aucun de ces points de vue, l’existence d’une série de plus en plus compliquée n’est contestable ; chez les animaux des ordres inférieurs, les tissus sont simples et presque homogènes ; tels sont-ils, par exemple, chez les acéphalocystes, chez les vi-