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INTRODUCTION.


IV

SÉRIE ANIMALE


Il n’est venu à la pensée de personne de contester que les êtres organisés ont des caractères communs ; que les animaux, par une lente gradation de propriétés, se distinguent des végétaux, qu’ils offrent le tableau d’une succession de formes de plus en plus parfaites équivalant à une division de plus en plus grande du travail organique. C’est là ce qu’on a appelé la chaîne animale — l’échelle des êtres — et, plus récemment, la série animale.

Aussi longtemps que l’on n’a vu là qu’un fait, nul ne l’a contesté. Mais du jour où l’on a cru que ce fait pouvait servir d’appui à la théorie des transformations organiques, on a cherché à en contester l’exactitude, et l’on a établi une distinction subtile entre la série abstraite et la série réelle. Oui, il existe une série, dit-on, mais entre les types idéaux et non entre les individus[1], et cette notion n’implique ni l’idée d’un perfectionnement graduel, chaque animal étant parfait en soi et pour sa destination, ni surtout l’idée d’un passage organique qui résulterait d’une lente transformation. Les quatre embranchements du règne animal,

  1. Gratiolet, Bulletins de la Soc. d’anthr., 1865, p. 14 et seq.