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INTRODUCTION.

dont les formes sont analogues, bien plus sûrement que par ceux dont les formes sont distinctes. Ce serait là en effet le dernier mot de la question de l’espèce, abstraction faite des lois imposées à la nature par les classifications. D’ailleurs la question de l’hybridité est en quelque sorte toute récente, et nul ne peut dire à quels résultats l’on pourrait arriver si l’on poursuivait pendant un grand nombre d’années des expériences méthodiques sur la fécondité des métis et des hybrides. J’ajouterai que nul ne peut dire comment, chez les mollusques, chez les insectes, chez les reptiles, se créent les variétés, et que nul n’a jamais tenté, d’une manière suivie, d’obtenir des hybrides chez les invertébrés en général, et de s’assurer de leur degré de fécondité. Concluons donc avec M. Broca que « l’opinion classique de la permanence des espèces ne reste plus dans la science que comme une hypothèse[1]). »

Mais à mesure que se déroule la question de l’espèce, des points de vue nouveaux surgissent ; l’un des plus intéressants et peut-être des plus décisifs, est peut-être le problème des métamorphoses des animaux non-seulement pendant la période embryonnaire, mais encore pendant l’état adulte ; c’est sur cette donnée qu’est fondée la théorie de M. Baumgartner, à laquelle s’est rattaché M. Kölliker, sur le perfectionne-

  1. Broca, loco cit., p.440.