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INTRODUCTION.

tabilité des formes. Nous la croyons incompatible avec les découvertes récentes qui ont été faites dans les sciences naturelles, non moins qu’avec la conception de l’ensemble du monde que la philosophie moderne nous permet d’adopter. Mais tant de malentendus sont possibles sur la définition de l’espèce, qu’il importe d’étudier la question de plus près.


III

HYPOTHÈSE DE L’ESPÈCE


La notion de l’espèce semble être moderne ; selon MM. de Quatrefages et d’Archiac, elle ne remonte guère au delà du commencement du dix-huitième siècle, et c’est donc en vain qu’on a accumulé les citations de Moïse, d’Aristote, de Platon, de Porphyre et d’Albert le Grand pour établir que les anciens et les scolastiques le possédaient[1].

Elle repose sur deux idées élémentaires : la réunion des groupes d’individus semblables et la reproduction indéfinie de ces individus entre eux ; toute définition qui ne comporte pas ce double aspect de ressemblance et de filiation absolue peut être considérée comme

  1. De Quatrefages, Unité de l’espèce humaine, p. 42 ; d’Archiac, Paléontologie stratigraphique, 1, 2, p. 46 ; Fredault, Traité d’anthropologie, physiologique et philosophique, Paris, 1863, p. 16. Voyez aussi F. A. Pouchet, Histoire des sciences naturelles au moyen âge. Paris, 1853, p. 279.