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INTRODUCTION.

que nous croyions voir naître n’était qu’invisible ? Questions indécises mais non insolubles !

« Dès que l’abaissement de la température permit aux eaux de se maintenir d’une manière permanente dans les dépressions de la surface devenues les premiers bassins des mers, dit encore M. d’Archiac, le principe de la vie se manifesta ; principe mystérieux dont les actions suivies à travers les modifications les plus étranges, les types innombrables, une variété et une richesse qui défient tout ce que notre imagination pourrait concevoir pendant une série de siècles incalculables, donnent l’idée la plus grandiose de cette nature infinie dans le temps, infinie dans l’espace, infinie dans la forme[1]. »

De quelque façon que l’on envisage ce problème, il semble que le mieux est de ne faire intervenir une hypothèse que si elle est absolument nécessaire ; ici l’hypothèse admet une création de toutes pièces, soit par une volonté extra-naturelle, soit par une combinaison fortuite ou nécessaire des forces physiques. Supposez cette double conception renversée, que reste-t-il ? Le fait d’une apparition des êtres organisés ; or, qui dit apparition ne dit pas création ; — car la notion de l’indestructibilité des forces implique seulement une transformation, ou, si l’on veut, une évolution.

Il va donc de soi, à moins d’y être contraint par un

  1. D’Archiac, Géologie et paléontologie, 1866, p. 757.