Des causes, nous ne savons rien ; une notion purement métaphysique ne comporte aucune preuve ; elle ne s’appuie sur aucune nécessité, elle n’entraîne d’ailleurs aucune négation. Des origines, au contraire, nous savons beaucoup et nous pouvons affirmer que, dans l’ordre naturel, les phénomènes ne sont qu’une suite indéfinie de transformations. Mais l’on se gardera de conclure, de ce que les forces se transforment qu’elles sont réductibles les unes aux autres. Ni dans les forces physiques ni dans les forces chimiques, ni dans les propriétés vitales, l’équivalence n’entraîne l’unité et nulle hypothèse n’est plus dangereuse qu’une force unique, dont l’action secrète déterminerait les formes apparentes des choses.
Il en est de même a fortiori de l’hypothèse fondamentale qui donne lieu de nos jours à de si regrettables et si vaines polémiques sur ce qu’est en soi le substratum des phénomènes, matière ou esprit, ou matière et force inséparablement unis. Il est évident que ces termes désignent de pures abstractions qui ne sauraient désormais jouer aucun rôle dans les sciences. Les matérialistes et les spiritualistes ont pris également une même méthode vicieuse, et les premiers sont encore plus inconséquents que les seconds, puisqu’ils reconnaissent que la matière est inséparable de la force et que néanmoins ils disent que tout est matière.
En dernière analyse, sur ce point on est arrivé,