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analyse des travaux anthropologiques

chycéphales touraniens, abstraction faite de l’origine des dolichocéphales. En effet, M. Thurnam a démontré, il y a déjà plusieurs années, qu’en Angleterre au moins les hommes de l’âge de bronze sont brachycéphales et que les sépultures les plus anciennes sont occupées par les débris d’une race humaine petite et dolichocéphale, opinion d’ailleurs soutenue par Bateman et D. Wilson pour la grande île et par Wilde pour l’Irlande.

En outre si l’on remonte aux ossements humains de l’antiquité géologique la plus haute, à ceux des alluvions anciennes ou diluvium, lehm, læss, etc., au sein desquelles gisaient les crânes de Néander, d’Enghis, d’Eguisheim et de Lahr, on ne peut qu’être frappé de leur caractère éminemment dolichocéphalique ; il est donc extrêmement probable qu’aux temps les plus reculés, les deux formes de Retzius existaient sur notre continent, avec prédominance des dolichocéphales, et cela bien avant les émigrations asiatiques, encore enveloppées d’un voile très-épais. Enfin dans la plupart des sépultures de l’âge de la pierre, Chamant, Quiberon, Maintenon, Luzarches, on a trouvé en grande majorité des crânes dolichocéphaliques.

Il n’est pas nécessaire de développer ce résumé pour montrer l’importance que les anthropologistes ont attachée à cette question. On voit assez que l’existence d’un type unique et spécialement d’un type brachycéphale à une époque donnée de l’histoire de l’homme sur notre continent est jusqu’à ce jour contredite de toutes parts.

Dans la seconde partie de son discours, M. Broca s’est attaché à prouver que quelques-uns des documents ostéologiques les plus anciens que nous possédions comblaient ou tout au moins diminuaient la lacune qui sépare les hommes inférieurs des singes supérieurs. Pour établir cette démonstration, M. Broca avait mis sous les yeux du