Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/372

Cette page a été validée par deux contributeurs.
345
du congrès paléo-anthropologique.

sés. C’est là toute la théorie de l’aryanisme, aujourd’hui bien contestée en dehors de la linguistique. D’ailleurs M. Pruner-Bey conteste l’antiquité des crânes d’Enghis, de Neanderthal et d’Eguisheim, comme n’étant pas suffisamment établie par les documents qui les accompagnaient ; en sorte qu’il croit que la coexistence des deux types aux époques les plus reculées n’est point démontrée, et qu’au contraire la préexistence des brachycéphales mongoloïdes est, jusqu’à plus ample informé, seule bien étayée. Quant aux causes de l’émigration aryane, elles seraient climatériques et sans doute liées à une époque glaciaire qui aurait atteint le sud de l’Himalaya. Dans cette conception, la date de l’émigration des Aryas doit être extrêmement reculée ; il faut remonter presque aussi loin qu’il est possible de remonter à l’aide des traces de la présence de l’homme, en sorte que cette émigration indo-européenne semblerait même ne plus être une époque appréciable dans l’histoire européenne.

C’est ce qu’a démontré M. Broca dans la dernière séance du congrès. Il a rappelé d’abord l’origine de la théorie de M. Pruner-Bey fondée sur l’opinion émise tout d’abord par Retzius et encore soutenue par le savant Von Baer et par M. de Belloguet, et fondée sur la comparaison sommaire des monuments danois de l’âge de la pierre et de l’âge du bronze. Comme les crânes des premiers étaient brachycéphales, ceux des seconds dolichocéphales, et que l’introduction du bronze était attribuée aux Celtes, celtes et dolicholéphales furent bientôt synonymes et aujourd’hui encore les disciples retardaires de l’illustre Suédois concluent de la dolichocéphalie au Celte, comme chose admise. Cependant le problème de l’introduction du bronze étant devenu assez obscur, il n’est resté qu’un fragment de l’opinion de Retzius, c’est-à-dire la préexistence des bra-