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analyse des travaux anthropologiques

Suisse ; les animaux domestiques s’y trouvent et le renne n’y existe pas, même dans les plus anciennes, bien que sa présence ait été constatée dans les cavernes de l’Échelle qui sont situées dans leur voisinage.

« Dans aucun des kromlechs ou sépulcres, il n’y a de traces de renne et la faune dont ils contiennent les débris est plus récente que celle des kjokkenmöddings et que celle des plus anciennes habitations lacustres. »

Ainsi la chronologie est nettement établie par la faune ; elle se confirme par l’industrie. Dans la période dite diluvienne on ne trouve que du silex grossièrement taillé ; dans la période du renne les haches polies sont absentes, et quoique l’homme eût appris à coudre il ne savait pas tisser et les poteries étaient rares, mais il savait ornementer les armes et les outils en os ; dans les kjokkenmöddings la poterie se rencontre fréquemment, les haches polies sont assez nombreuses ; on trouve dans les habitations lacustres les plus anciennes (à Wangen) la grande majorité des haches polies ; la poterie est abondante, l’art de tisser est connu, les céréales sont cultivées ; dans les dolmens et kromlechs la poterie est abondante et le bronze apparaît. La chronologie préhistorique semble donc, depuis l’époque des cavernes jusqu’au bronze, aussi bien déterminée que celle de certaines époques historiques.

Mais revenons au congrès. M. Lartet a terminé sa communication par quelques remarques sur le remplissage des cavernes, remarques qui devaient être complétées par M. Desnoyers. Disons seulement que dans l’opinion de M. Lartet il n’y a pas eu de cavernes habitées avant l’époque glaciaire, et que les documents que nous possédons sur la succession des races humaines troglodytes sont insuffisants pour en déduire rien de positif.

M. Desnoyers, répondant à l’appel de M. Lartet, a traité