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du congrès paléo-anthropologique.

modifications profondes, j’avoue que je ne l’aperçois pas.

« La seconde, l’hypothèse du transformisme, a été posée et défendue avec une science incontestable, mais à chaque fait qui l’établit, on pourrait peut-être opposer un fait qui la renverse. Pour ne pas sortir du cercle de mes observations, je citerai seulement l’apparition brusque du dinothérium et du mastodonte. On n’a jamais rencontré la moindre trace de ces grands proboscidiens parmi les nombreux ossements de rhinocéros trouvés dans le calcaire de Beauce à Billes (Loir-et-Cher). Il n’existe pas non plus dans le calcaire de Monteburard. Puis tout à coup, les sables de l’Orléanais qui se rattachent au calcaire de Beauce par leurs formes malacologiques nous montrent partout leurs débris gigantesques. Où sont donc les formes intermédiaires qui les ont précédés ? Nous devrons sans doute vieillir l’homme européen, mais nous devrons peut-être aussi rajeunir nos fossiles. »

Cette importante communication a été suivie des lectures de MM. Issel et Dawkins qui avaient trait à l’époque quaternaire à Scurne, en Ligurie et en Angleterre, lectures qui corroboraient les faits connus sans y rien ajouter de saillant.

II. La question relative à l’habitation de l’homme dans les cavernes a été traitée successivement par MM. Ed. Lartet, Desnoyers, Maury, Vogt et Issel. M. Lartet a établi la succession chronologique des cavernes habitées, d’après la faune dont elles contiennent les débris. Dans les cavernes les plus anciennes se rencontre toute la faune quaternaire et même tertiaire, etc. ; dans celles dont l’habitation date d’une époque subséquente, quelques-unes de ces espèces disparaissent, et en même temps on remarque des progrès considérables dans les produits de l’industrie humaine ; on y rencontre notamment quelques essais de gravure ornementale. Les cavernes les plus récentes appartiennent à la