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analyse des travaux anthropologiques

marneux à la partie inférieure (rhinocéros à quatre doigts) ; 5o argile ou craie à silex.

Or, on commence à trouver des silex travaillés dès la base du calcaire de Beauce, c’est-à-dire dans la partie marneuse qui mesure environ 5 mètres d’épaisseur, savoir : au niveau supérieur, marne lacustre avec module du calcaire (sans silex taillés), 0m,50 ; puis, marne argileuse avec ossements de rhinocéros à quatre doigts, 0m,15 ; marne avec modules de calcaire (silex travaillés), 0m,80 ; argile verdâtre ou jaunâtre (principal gisement des silex travaillés), 0m,35 ; mélange de marne lacustre et d’argile à silex (quelques silex taillés), 3 mètres, et enfin argile à silex sans aucune trace d’industrie humaine. M. Bourgeois a retrouvé les mêmes types fondamentaux parmi ces silex et ceux que l’on a trouvés à la surface du sol ; la forme dite de Saint-Acheul (fig. 68) était absente de même qu’à Saint-Prest. Beaucoup de ces silex sont déformés par l’action du feu.

L’homme existait donc à l’époque miocène au milieu d’une faune qui s’est depuis deux fois au moins renouvelée. M. Bourgeois n’a pas reculé devant les conséquences de sa découverte, et il a terminé sa communication par les paroles suivantes :

« Pour calculer avec certitude le temps nécessaire à toutes ces substitutions, ne devons-nous pas préalablement en connaître le mode et la cause ? Or, la naissance et la mort des espèces est encore plus mystérieuse pour nous que la naissance et la mort des individus. Quand nous voulons expliquer le mystère qui projette une ombre sur toute la géologie, nous avons à choisir entre deux hypothèses. La première, l’hypothèse des créations successives, s’accorde bien avec la puissance de Dieu ; mais quand je cherche la raison de ces destructions et rénovations continuelles d’espèces dans un milieu qui ne paraît pas avoir subi des