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analyse des travaux anthropologiques

des traces de gravures et de sculptures ; d’où il suit, selon MM. Lartet et Christy[1], que la vie devait être facile et abondante dans la région méridionale qu’ils ont explorée, tandis qu’elle devait être plus pénible aux bords de la Lesse ; quelques traits gravés sur des plaques de psammites semblent indiquer ou une ornementation ou même l’intention de représenter une idée bien définie.

C’est la chair de cheval qui semble avoir dominé dans leurs repas, mais presque tous les animaux du pays s’y montrent, notamment le renard et le rat d’eau. Une maladie osseuse grave a été observée sur un individu du trou du Frontal. L’usage du feu était très-répandu, ils employaient à cet effet la pyrite de fer. Le silex crétacé et les coquillages locaux semblent démontrer les relations des hommes de Furfooz avec la Champagne. Le silex de Touraine s’y retrouve aussi. Quant aux sépultures, on déposait les cadavres les uns sur les autres dans une anfractuosité naturelle ; des ornements, des armes, un vase y étaient déposés, une dalle en fermait l’ouverture et des repas avaient lieu devant la cavité sépulcrale.

Le mémoire de M. Dupont donna lieu à une discussion soulevée par M. Pouchet sur ce qu’il faut entendre par espèces émigrées ; M. G. Pouchet a soutenu que quand il s’agissait d’animaux actuellement vivants en certaines régions et disparus en d’autres régions, rien ne nous autorisait à dire que ceux-là descendaient de ceux-ci. L’extinction n’implique pas l’émigration. De cette question à celle des caractères distinctifs des espèces de même genre éteintes et vivantes, il n’y avait qu’un pas ; un moment on a pu croire que le congrès allait aborder la question de la transformation des espèces, mais on s’est bien vite aperçu que les

  1. Lartet et Christy, Relliquiæ Aquitanicæ, Paris, 1866