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du congrès paléo-anthropologique.

laire inférieur de la Naulette est incontestable et M. Dupont le fait remonter aux dépôts quaternaires les plus inférieurs. De plus, on est conduit à reconnaître que ces ossements d’animaux doivent avoir été introduits dans la caverne par l’homme lui-même, dont il représenterait des restes de repas. Quelques-uns d’entre eux en effet portent la trace de fractures artificielles produites à l’aide d’un corps dur. Dans le trou Balleux, M. Dupont a trouvé des silex taillés, du charbon, des os brûlés et des débris de la faune du renne. Le trou du Frontal a fourni les débris d’au moins quatorze squelette, dont deux crânes entiers ; le trou Rosette a donné un crâne et un grand nombre de maxillaires ; d’autres cavernes, enfin, ont fourni des ossements humains moins importants. Nous reviendrons plus loin sur les caractères anatomiques et ethnologiques de ces ossements. Faisons ici, pour compléter la communication de M. Dupont, le résumé succinct du mémoire qu’il a soumis à l’Académie royale de Belgique sur l’Ethnographie de l’homme de l’âge du renne[1].

L’antériorité relative de l’âge de renne, dans la vallée de la Lesse, sur le dépôt de l’argile-à-blocaux, est incontestable. L’homme de cet âge était, dans cette région, faiblement brachycéphale, à crâne pyramidal, à face aplatie et en forme de losange. L’étude des débris de son squelette le montre de petite taille, agile et vigoureux. Éminemment troglodyte, il ne prolongeait son séjour que dans les cavernes les plus favorables. Le silex lui fournissait des instruments tranchants qui présentaient tous la même forme générale de lame mince et étroite ou de couteau. Il travailla les ossements, surtout les bois de rennes. Les cavernes de la Lesse n’offrent pas comme celle d’Aquitaine

  1. Mémoires couronnés de cette académie, 1867, tome XIX.