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analyse des travaux anthropologiques

Partout, messieurs, vous voyez le champ ouvert devant vous. Vos séances apporteront, sans doute, des lumières nouvelles sur beaucoup de points ; vos discussions s’étendront sur une foule de questions, et, si le bureau qu’il vous a plu de placer à votre tête a accepté cette tâche difficile avec reconnaissance, tout en sentant sa faiblesse, c’est qu’il est convaincu qu’au milieu d’un concours de savants et de travailleurs aussi distingués, la science ne peut que gagner et devenir de plus en plus le bien de tout le monde.


À la suite de ce discours, M. Dupont a lu la description géologique et biologique des cavernes qu’il a explorées dans la vallée de la Lesse (province de Namur, Belgique), pendant l’été de 1865 et de 1866. Ces cavernes sont au nombre de vingt et une, et sont connues sous les noms de trous de la Naulette, de l’Ours, de la Roche-à-Penne, de Balleux, de Falmigoul, du Frontal, des Nutons, de Chaleux ; elles étaient toutes plus ou moins remplies de sédiments quaternaires au milieu desquels on a trouvé, dans le trou de la Naulette, un premier niveau ossifère contenant des fragments de maxillaire supérieur d’hyæna spelea, puis, au milieu d’une couche d’argile grise, séparée de la précédente par une nappe de stalagmite, un deuxième niveau ossifère contenant un maxillaire inférieur à caractère exceptionnel, un cubitus et deux canines d’homme, et, en outre, des ossements divers d’elephas primigenius, de rhinocéros, de renne, de chamois, de sanglier ; au-dessus de cette couche se trouvaient cinq nappes plus ou moins continues de stalagmites alternant avec de l’argile grise stratifiée ; puis enfin une nouvelle couche d’argile de 3 mètres de hauteur, à la base de laquelle se trouvaient des débris de ruminants. La hauteur des couches géologiques depuis les débris humains était de 5 à 6 mètres, constituée en partie par cette argile grise que sir Ch. Lyell compare à la dureté du marbre. De toutes les façons, l’authenticité chronologique du maxil-