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sur quelques ossements humains fossiles.

C’est pourquoi, à aucun point de vue, les ossements trouvés à Neanderthal ne peuvent être considérés comme ceux d’un être humain intermédiaire à l’homme et aux singes ; tout au plus prouvent-ils l’existence d’un homme dont on peut dire qu’il retourne, en quelque chose, vers le type pithécoïde, de même que les pigeons Messager. Grosse-gorge ou Culbutant revêtent parfois le plumage de leur souche primitive, la columba livia. À vrai dire, le crâne de Neanderthal, quoique très-réellement le plus pithécoïde des crânes humains connus, n’est en aucune façon aussi complétement isolé qu’il semble l’être tout d’abord ; il forme en réalité le terme extrême et inférieur d’une série ascendante qui conduit graduellement au crâne humain le plus élevé et le mieux développé ; d’un côté il se rapproche étroitement du crâne australien aplati dont j’ai parlé, tandis que les autres formes australiennes nous conduisent graduellement aux crânes qui ont à un très-haut degré le type de celui d’Engis ; d’un autre côté, il est encore plus étroitement voisin des crânes des hommes de la race qui habitait le Danemark pendant l’âge de pierre, et qui étaient probablement contemporains ou ancêtres des constructeurs de ce que l’on a appelé « refuse heaps[1] » ou kjokkenmöddings de cette contrée.

    dans une note adressée à la société d’Anthropologie de Paris (juin 1863), a ajouté à sa première description quelques indications utiles qui, malgré une apparence de contradiction, confirment sensiblement toutes les vues de M. Huxley, sauf en ce qui touche les sinus latéraux, lesquels ne sont point parfaitement visibles, ainsi que l’a dit Huxley d’après une photographie (fig. 48, p. 285) ; en réalité on n’apercevrait que le commencement du sinus latéral droit. Nous regrettons de ne pouvoir entrer dans de plus longs détails sur les mémoires Busk, de W. King, de Turner et de C. Black relatifs à ce crâne célèbre. (Trad.)

  1. Les kjokkenmöddings ou restes de cuisine danois donnent leurs noms à une période trop bien définie de l’histoire de l’homme, pour que nous ne profitions pas de cette occasion pour en rappeler ici les traits principaux.