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sur quelques ossements humains fossiles.

Autre est le crâne de Neanderthal : sous quelque aspect que nous le considérions, que nous regardions sa dépression dans le sens vertical, l’énorme épaisseur de ses arcades sourcilières, son occiput incliné ou ses sutures écailleuses longues et droites, nous rencontrons partout les caractères simiens qui le marquent de leur empreinte comme étant la forme la plus pithécoïde qui ait été découverte parmi les crânes humains. Toutefois le professeur Schaafhausen dit que ce crâne, dans sa condition présente, contient 1033,24 centimètres cubes d’eau, ou environ 63 pouces cubes, et comme le crâne tout entier pourrait difficilement avoir contenu une quantité additionnelle d’eau supérieure à 12 pouces cubes, sa capacité peut être estimée à environ 75 pouces cubes (1230 c. cubes), ce qui est la capacité moyenne donnée par Morton pour les Polynésiens et les Hottentots. Cette quantité de substance cérébrale suffirait pour qu’on pût penser que les tendances pithécoïdes indiquées par ce crâne ne s’étendaient pas profondément dans l’organisation, et cette conclusion est appuyée par les

    duel de la masse cérébrale. Les caractères les plus importants pour l’appréciation de la race résident dans les rapports de la longueur à la largeur et sous ce point de vue le crâne d’Engis est un des plus défavorablement, des plus animalement conformés, un des crânes les plus simiens… S’il faut émettre une opinion qui ne peut, à la vérité, reposer sur de nombreuses observations, le crâne d’Engis paraît occuper le milieu entre l’australien et l’esquimau. » (Lec. sur l’homme, p. 389). Spring dit : « Nous considérons comme stériles tous les efforts qu’on tenterait afin d’appliquer à ces très-anciens restes une étiquette moderne. L’homme d’Engis doit être considéré comme une race à part, race troglodyte, ayant pour caractère distinctif, outre le gisement géologique d’être dolichocéphale et orthognathe, etc., pour répéter des indications déjà données, de présenter une faible capacité frontale, des orbites larges, des arcades sourcilières séparées peu proéminentes et peu concaves, des dents incisives très-grandes et une stature moyenne ; race contemporaine des grands mammifères éteints et ne disposant pour armes et ustensiles que d’instruments de pierre aiguisés par simple cassure, sans avoir connu l’art de les polir. » Loc. cit., p.14.) (Trad.)