Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/333

Cette page a été validée par deux contributeurs.
306
sur quelques ossements humains fossiles.

oblongues, les prognathes et les orthognathes, les races claires et les races foncées ; mais nulle d’entre elles ne possède les caractères excessivement marqués du Kalmouck et du nègre. Il est digne de remarque que les régions des races antipodes, sont également antipodes quant au climat, le contraste le plus grand qu’offre le monde étant peut-être celui qui existe entre les côtes humides, chaudes, brumeuses, formées par les terrains d’alluvions de l’Afrique occidentale, et d’autre part, les steppes et les plateaux arides de l’Asie centrale, steppes glaciales en hiver et aussi éloignées de la mer que peut l’être une partie quelconque des continents[1].

De l’Asie centrale, vers l’est, aux îles de l’océan Pacifique, d’une part, et à l’Amérique de l’autre, les types brachycéphaliques et l’orthognathisme diminuent graduellement, et sont remplacés par les dolichocéphales prognathes, moins, cependant, sur le continent américain (sur toute la longueur duquel existe en grande majorité, mais non exclusivement, un type de crânes arrondis)[2] que dans les régions du

  1. D’après les recherches de Welcker, rapportées par Vogt (Lec. sur l’homme p. 64), on peut classer comme il suit les têtes courtes, rondes, brachycéphaliques : Lapons, Malgaches, Madurais, Baschkirs, Turcs et Italiens modernes ; parmi les têtes longues les plus caractérisées : Noukahiviens, Hindous, Esquimaux, Nègres, Nègres australiens, Kaffres, Boschimen et Hottentots. Le groupe des têtes moyennes, des moins longues aux plus longues est gradué de la façon suivante : Allemands, Russes, Sumatra, Kalmoucks, Javanais, Français, Cosaques, Juifs, Bohémiens, Mollucais, Indiens, Chinois, Finnois, anciens Grecs, anciens Romains, Brésiliens, Hollandais. On voit combien les classements sont désordonnés, par rapport aux idées courantes sur les valeurs supposées des races. Il y a à cela deux motifs au moins : le premier est que nous manquons de criterium philosophique pour la valeur des races ; le second, que toute appréciation craniologique faite à un seul point de vue est nécessairement défectueuse. (Trad.)
  2. Voyez le précieux écrit du docteur D. Wilson, intitulé : Sur la prééminence supposée d’un type crânien parmi les indigènes Américains (Canadian Journal, 1857, vol. II).