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sur quelques ossements humains fossiles.

Le coup d’œil le plus superficiel jeté sur les vues de profil de ces deux crânes suffira pour prouver qu’ils diffèrent, à un autre point de vue, d’une manière très-frappante. Le profil de la face de Kalmouck est presque vertical ; les os de la face sont inclinés du haut en bas et sous la partie antérieure du crâne. Le profil de la tête de nègre, d’un autre côté, offre une singulière inclinaison : la partie

    et généralement adopté. Enfin Huxley a donné une nomenclature éminemment éclectique et internationale, où la Suède, l’Angleterre, l’Allemagne et la France sont également représentées : au delà de 80 p. 100, brachycéphales divisés en brachistocéphales (de 85 p. 100 et au-dessus), et eurycéphales (de 80 à 85) ; au-dessous de 80 les dolichocéphales se divisent en quatre groupes, de 80 à 77, sous-brachycéphales ; de 71 à 74, orthocéphales ; de 74 à 71, mécocéphales ; 71 et au-dessous, mécistocéphales. (Prehistoric remains of Caithness, p. 85 ; 1866.) Il pourrait y avoir quelque inconvénient à cette nomenclature multiple et qui a été récemment encore augmentée, et dont quelques termes ont plusieurs acceptions si l’on y voyait autre chose, selon l’expression de Broca, qu’un procédé descriptif. Or, il semble que l’heureuse innovation due à cet auteur de l’indice céphalique rend accessoire toute classification verbale. On pourrait prendre l’habitude de dire crâne de 80, de 83, de 75, etc., avec l’avantage d’une grande précision, tout en conservant les trois termes principaux : dolicho, mesati et brachycéphales.

    Après ces explications, le lecteur peut se demander à quoi ont abouti les classifications d’après les rapports des longueurs. Huxley en parle un peu plus loin ; Vogt, résumant sur ce point les observations de Welcker, dit qu’en apparence « les conditions de civilisation se trouvent plutôt dans un juste milieu entre les deux extrêmes, dans un degré moyen de longueur de la tête, conclusion extrêmement flatteuse pour les Français qui occupent à peu près le milieu de l’échelle des têtes moyennes, de même (et ici la pointe d’ironie est marquée) qu’ils se considèrent comme le centre de la civilisation » (Leç. sur l’homme, p. 65).

    Quoi qu’il en soit, voici quelques mesures que nous empruntons à plusieurs auteurs et notamment aux tableaux crâniométriques de Pruner-Bey, Vogt, Broca, Huxley : Indices céphaliques : crânes déformés du Pérou, brachycéphales 106 p. 100 ; dolichocéphales de même provenance (acrocéphales), 76. On voit par là que les déformations artificielles ont plus d’action lorsqu’elles agissent en longueur qu’en largeur, ce qui confirme l’opinion d’Aeby sur la prééminence comme caractéristique du diamètre transversal, et les belles recherches de Shaafhausen sur le développement du crâne chez les enfants